Peers ferma les yeux et inspira profondément. Son cœur était douloureux. Il venait de passer la plus belle nuit de toute sa vie mais l’amertume le taraudait. Il savait qu’il n’aurait jamais dû céder à la tentation. Pourtant elle était si belle ! Il pencha le visage et ses yeux verts d’eau se posèrent sur Sélène, endormie à ses côtés. Ses paupières étaient bordées d’une large rangées de cils drus ; de ses lèvres à demi entrouverte s’échappait une légère respiration tandis que ses cheveux, éparpillés autour de son visage de poupée, formait un halo lumineux éclairé par le coucher du soleil. Le vent souffla. La jeune fille frémit. Alors Peers attrapa la cape posé à ses pieds et en couvrit le corps de sa bien-aimée. Le geste la réveilla. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Peers, ils se mirent à briller intensément. Ce regard agit tel un coup de poing sur son amant qui se redressa vivement. Elle tenta de le retenir. Elle voulait le rassurer, lui dire qu’ils pouvaient s’aimer, que c’était leur droit et que personne ne les arrêterait mais elle savait qu’il avait pris sa décision depuis longtemps et qu’il allait la quitter. Ils appartenaient à deux mondes que tout opposait.

Sélène – Cette nuit est la notre. Ils n’ont pas le droit de nous l’enlever. Reste !

Peers ne répondit pas, enfilant ses vêtements. Il se concentrait sur son objectif prochain : la quitter, ne plus la revoir, regagner Poudlard et l’oublier. Les yeux de sa belle s’embuèrent en comprenant que rien ne l’arrêterait. Elle détourna le visage par pudeur, essuyant discrètement ses larmes.

Peers – Ne pleure pas… Tu sais bien que je ne supporte pas de te voir dans cet état.

Seul le silence lui répondit. Alors, lentement, il s’approcha d’elle, s’agenouilla et prit son visage entre ses mains, déposant un baiser délicat sur les lèvres tendres de sa belle.

Peers - L’amour vrai n’a jamais suivi un cours facile.
Sélène – Songe d’une nuit d’été ? Mon livre préféré.

Il ne répondit pas, profitant de ce dernier instant pour la tenir entre ses bras.
Alors les choses s’accélérèrent. Des voix leur parvinrent, les faisant sursauter. Les deux amants se regardèrent avant de se relever et de récupérer leurs affaires.

Peers – Courre ! Ils ne doivent pas te trouver là !

Sélène n’eut pas le temps d’obéir. Déjà plusieurs hommes vêtus de noir et armés de baguettes magiques débouchèrent dans la clairière. Peers fit un pas en avant, protégeant Sélène derrière son dos. Son regard alla d’un homme à un autre. Mais bien plus que les baguettes pointées sur lui, un autre danger le guettait : la pleine lune. L’amour lui avait fait perdre la tête. Il avait occulté des détails qui régissaient habituellement son quotidien. Et la métamorphose commença. Il sentit ses os s’épaissirent, ses dents s’allonger. Il poussa un cri déchirant. Les sorciers reculèrent, Sélène aussi. Mais pas assez vite, si bien que la jolie moldu fut blessée lors de la transformation. Elle tomba sur le sol. Son visage et sa poitrine la brûlait tandis qu’une substance noire coulait le long de sa peau. Son sang.
Mais les ennuis ne firent qu’empirer.
De nouveaux cris retentirent. Il s’agissait plutôt d’appels désespérés. Un groupe de moldu semblait s’être lancé à la recherche de Sélène. Après tout, elle était des leurs. Lorsqu’ils débouchèrent, armes à feu entre les mains, les sorciers étaient en plein affrontement face à Peers sous sa forme de loup-garou. Quel choc pour ces simples humains et quelles conséquences pour l’ensemble du monde. « Avada… » Le sortilège résonna à travers la clairière. Un rayon de lumière verte fusa, frappant le loup en pleine poitrine. Mais la panique complète régnait en ces lieux. Moldus et sorciers en venaient à s’affronter, ne sachant plus qui abattre, amis ou ennemis.
Loup garous ? Baguette magique ? Morts ? A l’aube, chacun de ces mots faisait les gros titres dans tous les journaux moldus et sorciers d’Angleterre. La nouvelle se répandit si vite que, le Ministère de la magie, eut beaucoup de difficulté à la réprimer. Mais les conséquences à venir devaient avoir des répercussions importantes sur le monde magique.
Quelques jours après l’incident, un décret ministériel fut publié dans la Gazette des sorciers :

« Par ordre du Ministre de la Magie, différentes mesures seront prises afin de protéger nos citoyens :

- Toute créature magique, vampire, loup-garou, métamorphomage ou animagus, ne pourra se réunir en groupe dans un lieu public fréquenté par des sorciers ou des moldus.
- Toute créature magique sera soumise à un contrôle strict et devra être recensé auprès du Ministère de la Magie.
- Aucune créature magique ne pourra posséder de baguette magique. Les contrôles seront renforcés.
- Une unité spéciale de contrôle et de capture des créatures magiques sera créée.
- Chaque créature capturée sera jugée et si il ou elle est reconnue coupable, sera emprisonnée à Azkaban.
- Aucune créature ne sera admise au sein de Poudlard quelque soit son âge ou sa profession.
- Un/e nouveau/elle directeur/trice sera nommé(e) à Poudlard vu le manque de vigilance de Virgile Swann, actuel directeur de l’école de sorcellerie.
- Aucun jeune sorcier ne pourra ni utiliser la magie ni en faire l’apprentissage avant l’âge de 15 ans, âge auquel il entrera en première année à Poudlard pour une scolarité de sept ans.

Par ordre du Ministre de la Magie, Juillet 2008»

Une nouvelle ère s’annonçait dès la publication du décret, réformant de nombreuses choses dont l’organisation de Poudlard. Lorsque la rentrée commença, un nouveau directeur nommé par le Ministère de la Magie prit ses fonctions : Théodore Burton. Il idéalisait la magie blanche mais n’hésita pas à autoriser à Poudlard les châtiments corporels en guise de punition. Il instaura même au sein de l’école ses propres décrets : les étudiants ne pouvaient se réunir sans en demander l’autorisation ou sans être sous la surveillance d’un professeur. Certaines matières jugées inutiles furent supprimées : Arithmancie, Divination, Etude des Moldus. Les créatures tel que les métamorphomages ou les animagus devinrent des mythes. Les journaux semblables au Chicaneur furent proscris, le nouveau directeur incitant grandement ses élèves à lire la Gazette du sorcier, alors sous influence du Ministère. Les équipes de Quidditch furent dissoutes et le jeu fut proscrit, jugé nuisible pour la cohésion sociale des élèves au sein de Poudlard. Enfin, les professeurs furent contraints à suivre un programme scolaire défini au préalable par le Ministère, n’incitant pas aux dissidences. Deux élèves furent renvoyés : Emmy O’Connor, une jeune fille de seize ans, mordue par un loup garou mais qui n’était soumise à aucune mutation, hormis l’envie de manger de la viande crue en permanence, et Grayson Avery, frère jumeau du défunt et tristement célèbre loup-garou, Peers Avery. Les Serpentards, maison de prédilection de Théodore Burton, furent présentés aux yeux de tous comme LA maison de référence de Poudlard, la maison où il fallait être tandis que les Poufsouffles étaient dénigrés pour leur manque de courage, leur manque d’intelligence et leur trop extrême bonté.

Mais dans l’ombre, un petit groupe d’étudiants commençaient à se rebeller, formant une association secrète…

Mais le Monde magique n'était pas non plus épargné par ces changements. Profitant des nouveaux décrets imposés et de la peur générale causée par la propagande anti-créatures, un groupe inconnu se créa : les Mangemorts. Assoiffés de pouvoir, leur but est de prendre le contrôle du monde magique en asservissant les moldus et en se débarrassant des sang-de-bourbes. Seuls les sorciers au sang pur sont dignes de maîtriser la magie. Les amis des moldus et des sang-de-bourbe sont également à éliminer. Pour cela, les mangemorts, menés par un chef inconnu, tenten de rallier les créatures opprimées. Afin de contrer cette nouvelle menace, l'Ordre du phénix, un ordre ancien agissant au cours des siècles lorsque le mal tentait de frapper le Monde Magique, se reforma.

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